Est-ce que Facebook vend de faux LIKE ? (expérience de terrain) - blog marketing

Brice Cornet, CEO de Simple CRM, a toujours eu un avis négatif quant à l’utilisation de Facebook comme canal de communication B2B. Dans un billet nommé : « Et si vous arrêtiez de jouer avec Facebook et Twitter et que vous commenciez à vendre ? » (http://www.ihaveto.be/2012/11/et-si-vous-arretiez-de-jouer-avec.html), il tordait le cou à quelques légendes urbaines du e-marketing en publiant des chiffres. Il osait un parallèle simple et un rien exagéré ; vous êtes assis sur un banc avec votre meilleur ami et vous lui montrez les photos de vos vacances avec vos deux enfants quand tout à coup un inconnu surgi et vous dit : « Bonjour ! Tu veux être mon ami ? J’ai plein de jolies choses à te vendre. ». Cette illustration caricaturale illustre pourtant bien le problème de perspective d’une publicité B2B, sur une plateforme dédiée à la vie privée.

Cependant, personne n’ayant le monopole de la vérité la Community Manager de l’éditeur CRM en ligne a voulu tester l’achat de LIKE pour la page Facebook de Simple CRM (https://www.facebook.com/SimpleCRM). La présence de Simple CRM sur Facebook est en effet faible, contrairement à Linkedin où les échanges sont nombreux et efficace.

Création d’une campagne


Evidemment, cette opération est simple à réaliser. L'interface est bien pensée et très rassurante.

On peut segmenter sa cible avec précision. Nous choisissons le pays, la tranche d’âge et les centres d’intérêt.

Enfin, nous optons pour un visuel original, afin d’attirer le regard.





Premier impression après une semaine: des statistiques éloquentes et très positives


Quand on parle de presque zéro, les statistiques sont toujours formidables, ressemblant à une ascension fulgurante du mont Everest : oui acheter des LIKE ça marche !



Deuxième impression : les profils des LIKEURS ne correspondent pas du tout à la cible définie


Nous avions limités notre cible à la France, Belgique, Luxembourg, Québec et Suisse.

Nous avions précisé une tranche d’âge entre 30 et 55 ans.

Comment est-ce possible dès lors que des enfants entre 12 et 14 ans aient liké la page ?

Pourquoi des LIKE depuis l’Afrique ou l’Amérique du Sud ?

Ces premiers indices nous poussent à creuser un peu plus l’exploration des profils...

Troisième impression : certains profils de nos LIKEURS sont totalement inventés


En explorant les profils des fans de la page SIMPLE CRM acheté à Facebook grâce à de la publicité, nous allons de (mauvaises) surprise en surprise.

Prenons l’exemple de cette personne : c’est un profil publique, avec une seule photo de profil, qui n’a aucune activité sur son wall Facebook mais qui a 4975 amis (la limite étant de 5000). Une grande partie de ses nombreux amis sont des peoples dont, après vérification, toutes les pages sont elles aussi de faux profils (bien entendu nous ne les avons pas toutes vérifiés, juste une dizaine).



Autre exemple, une personne avec à nouveau une seule photo de profile mais qui a elle énormément d’activité sur son wall : uniquement des activités liées à des jeux présents dans Facebook.



Un petite dernier pour la route ; nombre de LIKEURS ont comme photo de profil, des photos émanant de site de vente de photo, site dont ils n’ont pas acheté la photo, puisque le filigrane est présent.



Quatrième impression : l’origine des enfants cliqueurs et des LIKE Afriquains / America del Sudor


A ce stade, nous sommes de notre côté persuadé que Facebook ou une autre entité a peut-être bel et bien créé de faux profils grossier qui LIKE nos publicités.

Ceci est à mettre bien entendu au conditionnel, il faudrait réaliser une enquête réelle pour en avoir la certitude.

Reste la question des personnes qui ont de vrais profiles mais qui ne rentrent pas du tout dans les segments que nous avions définis.

A l’étude de ses profils, nous avons détecté deux causes :

  • Certaines personnes ont saisi n’importe quoi (surtout les enfants ou jeunes ados) dans leur profile : né au Tibet, travaille à Paris, étudié à Harvard, âgé de 38 ans… sauf que sur leurs nombreuses photos, ils sont blanc comme neige et jouent avec leur Game Boy dans un pyjama Batman ;-) Ceci expliquerait les erreurs de choix de cible de Facebook. 
  • Certains profils ont été uniquement créé afin d’accéder aux jeux présentés sur Facebook. Au vu du nombre de LIKE venant d’utilisateurs de certains jeux, nous en déduisons que des jeux proposent sans doute de LIKER notre pub Facebook afin,  (toujours sur base d’hypothèses) d’acquérir des points, des niveaux de jeu ou des outils à l’intérieur même de ces jeux. Cette dernière cause possible nécessiterait donc un accord entre Facebook et les éditeurs de certains jeux. Là aussi, rien de certains, juste des observations et des déductions.


Conclusion : Facebook vendrait du vent ?


Après deux semaines de campagne, notre retour statistique est que seulement 23% des profils correspondent à la cible sélectionnée lors de la création de campagne.

Si les profils de personne qui ont « menti » sur leur âge, métier, pays de résidence, etc., il n’en reste pas moins vrai que les clics de nombreux profiles posent bien des questions.

Le coût d’acquisition du LIKE est de 0,63$. Avec 23% de faux profils, cela monte l’addition à 1,11$.

Enfin, dans les clics réels, la part de lead réellement intéressant est presque nulle.

En conclusion : notre Boss avait raison, pub 2B2 et plateforme de vie privée ne sont pas bon ménage #IlFautToujoursEcouterSonBoss


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