La Directive sur le Reporting de Durabilité des Entreprises (CSRD) : le guide pour structurer vos équipes. - blog management

La Directive sur le Reporting de Durabilité des Entreprises (CSRD) marque une étape cruciale dans l'engagement de l'Union européenne envers une économie plus durable et transparente. Adoptée pour renforcer et remplacer la précédente Directive sur le Reporting Non Financier (NFRD), la CSRD impose des normes de reporting environnemental, social et de gouvernance (ESG) plus strictes aux entreprises opérant au sein de l'UE. Cette directive vise à fournir aux parties prenantes, y compris les investisseurs, les consommateurs et les régulateurs, des informations précises et comparables sur les performances ESG des entreprises.

La mise en conformité avec la CSRD ne se limite pas à une simple adaptation des rapports annuels. Elle nécessite une transformation profonde des processus internes, une collecte de données rigoureuse et une collaboration interfonctionnelle accrue. Pour relever ce défi, il est essentiel de structurer efficacement vos équipes en intégrant des experts dédiés au reporting ESG, à la gestion des risques et à la rédaction de rapports de durabilité. Cet article propose un guide détaillé pour aider les entreprises à comprendre les exigences de la CSRD et à organiser leurs ressources humaines en conséquence, garantissant ainsi une transition harmonieuse vers une conformité totale.

1. Comprendre la CSRD : un nouveau cadre pour le reporting de durabilité

1.1 Origines et objectifs de la CSRD

La CSRD a été introduite par la Commission européenne dans le cadre du Green Deal européen, visant à faire de l'Europe le premier continent climatiquement neutre d'ici 2050. Cette directive répond à la demande croissante de transparence en matière de durabilité, tant de la part des investisseurs que des consommateurs. Elle vise à harmoniser les pratiques de reporting ESG, à améliorer la qualité des informations divulguées et à faciliter la transition vers une économie durable.

1.2 Champ d'application et critères d'éligibilité

Contrairement à la NFRD, qui ne concernait qu'un nombre limité d'entreprises, la CSRD élargit son champ d'application. Elle s'applique désormais à toutes les grandes entreprises, qu'elles soient cotées ou non, ainsi qu'aux PME cotées, à l'exception des micro-entreprises. Les critères pour être soumis à la CSRD incluent :
  • Effectif : 250 employés ou plus.
  • Chiffre d'affaires : 40 millions d'euros ou plus.
  • Total du bilan : 20 millions d'euros ou plus.
Les entreprises répondant à au moins deux de ces trois critères sont tenues de se conformer à la CSRD.

1.3 Exigences clés du reporting sous la CSRD

La CSRD impose aux entreprises de fournir des informations détaillées sur une gamme étendue de sujets ESG, notamment :
  • Environnement : émissions de gaz à effet de serre, utilisation des ressources naturelles, impacts sur la biodiversité.
  • Social : conditions de travail, égalité des chances, relations avec les communautés locales.
  • Gouvernance : structure de gestion, éthique des affaires, lutte contre la corruption.
Les rapports doivent être élaborés conformément aux Normes Européennes de Reporting de Durabilité (ESRS), développées par l'EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group). Ces normes visent à assurer la cohérence et la comparabilité des informations divulguées.

2. L'impact de la CSRD sur les entreprises

2.1 Implications pour les grandes entreprises

Pour les grandes entreprises déjà familiarisées avec le reporting non financier, la CSRD représente une intensification des exigences. Elles devront désormais fournir des données plus détaillées, intégrer des informations prospectives et démontrer comment les questions ESG influencent leur stratégie et leurs performances financières. Cette approche intégrée nécessite une collaboration étroite entre les départements financiers, juridiques, RSE et opérationnels.

2.2 Conséquences pour les PME

Les PME cotées, auparavant exemptées, sont désormais concernées par la CSRD. Bien que des normes proportionnées soient prévues pour éviter une charge excessive, ces entreprises devront néanmoins développer des compétences internes ou externaliser certaines fonctions pour répondre aux nouvelles obligations. Cela peut représenter un défi en termes de ressources humaines et financières, mais offre également une opportunité de valoriser leur engagement en matière de durabilité.

2.3 Défis et opportunités associés à la mise en conformité

La transition vers la conformité à la CSRD présente plusieurs défis :
  • Collecte de Données : Nécessité de mettre en place des systèmes robustes pour recueillir des données ESG précises et vérifiables.
  • Formation : Sensibilisation et formation des équipes aux nouvelles exigences et aux meilleures pratiques de reporting.
  • Coûts : Investissements potentiels dans des outils, des technologies et des ressources humaines spécialisées.
Cependant, la CSRD offre également des opportunités significatives :
  • Avantage Concurrentiel : Les entreprises transparentes sur leurs performances ESG peuvent attirer des investisseurs et des clients soucieux de la durabilité.
  • Amélioration de la Réputation : Un engagement démontré en faveur de la durabilité renforce la confiance des parties prenantes.
  • Anticipation Réglementaire : Se conformer dès maintenant aux exigences de la CSRD permet de prendre une longueur d'avance sur les concurrents et d'éviter des sanctions futures.

3. Structurer vos équipes pour répondre aux exigences de la CSRD

3.1 Identifier les compétences clés nécessaires

La mise en conformité avec la CSRD requiert une répartition claire des rôles et des responsabilités au sein de l’entreprise. Pour garantir un reporting ESG efficace, plusieurs compétences clés doivent être mobilisées :
  • Expertise en Reporting et Normes ESG : Des spécialistes capables d’interpréter et d’appliquer les Normes Européennes de Reporting de Durabilité (ESRS).
  • Compétences en Analyse de Données : Des analystes capables de collecter, traiter et interpréter les données environnementales, sociales et de gouvernance.
  • Connaissances Financières et Réglementaires : Des experts en finance durable et en conformité pour assurer l’alignement des rapports avec les obligations légales.
  • Gestion de Projet et Coordination Interne : Des responsables de projet ESG pour assurer la cohérence entre les différents services impliqués.

3.2 Organiser une équipe dédiée au reporting ESG

Idéalement, une équipe de reporting ESG devrait inclure :
  • Un Responsable ESG ou de la RSE : Pilote la stratégie ESG et assure la conformité aux normes.
  • Un Expert en Reporting et Données : Veille à la qualité et à l’exactitude des indicateurs ESG.
  • Un Analyste en Finance Durable : Intègre les performances ESG dans les rapports financiers.
  • Un Responsable Juridique ou de Conformité : Assure le respect des exigences réglementaires.
  • Un Responsable de la Communication : Traduire les résultats ESG en messages clairs et engageants pour les parties prenantes.

3.3 Intégrer la CSRD dans les processus internes

Pour éviter que la conformité à la CSRD ne soit perçue comme une contrainte, elle doit être intégrée dans les processus métier. Cela implique :
  • Définir une feuille de route ESG avec des objectifs clairs et mesurables.
  • Automatiser la collecte et l’analyse des données ESG avec des logiciels spécialisés.
  • Établir des réunions régulières entre les départements pour garantir une approche coordonnée.
  • Former continuellement les collaborateurs pour renforcer leur compréhension des enjeux ESG.

4. Les outils et les ressources pour faciliter la mise en conformité

4.1 Solutions technologiques

De nombreux outils peuvent aider les entreprises à structurer leur reporting CSRD :
  • Logiciels de reporting ESG (ex : Workiva, Enablon, EcoVadis).
  • Plateformes de gestion des risques ESG (ex : Datamaran, RepRisk).
  • Solutions d’automatisation de la collecte de données (ex : SAP Sustainability Control Tower).

4.2 Accompagnement et formations

Consultants spécialisés en CSRD pour un accompagnement sur mesure.
Formations en ligne et webinaires proposés par l’EFRAG, la Commission européenne et des institutions spécialisées.
Réseaux et groupes de travail ESG pour partager les meilleures pratiques entre entreprises.

Conclusion

La CSRD impose aux entreprises un reporting de durabilité plus exigeant et détaillé. Se mettre en conformité avec cette directive demande une réorganisation interne, une mobilisation des compétences adéquates et l’adoption d’outils adaptés. Cependant, au-delà des contraintes, la CSRD représente une opportunité stratégique pour les entreprises qui sauront intégrer la durabilité dans leur modèle économique. En structurant efficacement leurs équipes et en s’appuyant sur des technologies innovantes, les entreprises peuvent transformer cette obligation en un véritable levier de compétitivité.

FAQ 

1. Quelles entreprises sont concernées par la CSRD ?

Toutes les grandes entreprises et les PME cotées répondant à au moins deux des trois critères suivants : plus de 250 employés, 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, 20 millions d’euros de total de bilan.

2. Quelles sont les principales différences entre la NFRD et la CSRD ?

La CSRD élargit le champ d’application, impose des normes plus strictes et exige une vérification obligatoire des informations ESG par un auditeur indépendant.

3. Quels sont les principaux défis pour se conformer à la CSRD ?

La collecte de données, la formation des équipes, l’intégration des indicateurs ESG dans les processus internes et l’harmonisation avec les standards internationaux.

4. Quels sont les bénéfices d’un bon reporting ESG ?

Une meilleure transparence pour les investisseurs, une amélioration de la réputation, un avantage concurrentiel et un accès facilité aux financements durables.

5. Quels outils utiliser pour structurer son reporting ESG ?

Des logiciels spécialisés comme Workiva, Enablon ou Datamaran pour automatiser et fiabiliser la collecte et l’analyse des données ESG.

Les définitions utiles

Quelle est la définition du reporting?

Le reporting est un processus de collecte, d’analyse et de présentation des données pour suivre et évaluer la performance d’une organisation selon des critères définis. Il permet de fournir des informations structurées aux parties prenantes internes (dirigeants, employés) ou externes (investisseurs, régulateurs, clients).
Il existe plusieurs types de reporting, notamment :
  • Reporting financier : Suivi des résultats économiques et financiers d’une entreprise.
  • Reporting ESG (Environnement, Social, Gouvernance) : Communication des performances en matière de durabilité et de responsabilité sociale.
  • Reporting opérationnel : Analyse des indicateurs clés de performance (KPI) liés aux activités de l’entreprise.
Dans le cadre de la CSRD, le reporting fait référence spécifiquement à la publication d’informations extra-financières sur les impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance des entreprises, en suivant des normes et des méthodologies précises.

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